Poésie
Outre les grands poètes classiques, de l'Antiquité au 20e siècle, retrouvez ici le dynamisme de la poésie québécoise et francophone, notamment grâce aux maisons d'édition locales et spécialisées dans le domaine, à l'image de L'écrou ou Poètes de brousse, sans oublier la riche collection poétique de Mémoire d'encrier. Des poésies soudaines de l'instapoet Rupi Kaur aux mélodies de Natasha Kanapé-Fontaine, vous trouverez ici toutes les formes lyriques et inspirées.
Depuis l'attribution mon enfant n'a ni grandi ni changé il reste cette petite chose encombrante et bruyante j'essaie de lui couper les cheveux ils repoussent toujours pareils il doit être lavé et nourri sinon son état se détériore je l'ai remarqué à quelques reprises. Entre la dépendance et le ravissement, entre l'amour fusionnel et le parasitisme, la poète montre la noirceur qui s'infiltre dans la maternité.
Elle souhaiterait faire encore partie du décor, s'inscrire dans l'ordinaire de chaque jour avec lui, trouver un remède aux morsures de sa douceur. Elle a peur de le croiser au dépanneur du village et que leurs corps provoquent une perpétuelle dernière fois. Dans sa tête, une question joue en boucle : comment se retrouver dans l'étendue de la fin ? Le dehors est posé comme seule réponse au dedans à broil. Pendant que la tempête gronde et que le temps panse lentement la déchirure, la voix de la forêt et des saisons donne ...
Date de parution : Novembre 2019
Éditeur:
DE TA MERE
Douze ans passent Vite comme douze heures Dans la peau d'un jeune métis Mordu de basket Qui croit en croire Vite comme se faire des amis Quand on déménage Vite comme oublier Un été de rêve Qui ressemble à tous les autres Vite comme faire une chanson À douze Ou apprendre Le sens de la rue J'habite encore à côté de cette église brûlée Réaménagée en jardin À deux minutes de la dompe municipale De neige Où je planifie m'initier un jour Aux sports d'hiver
Par une soif d'images filtrées au gré de leurs éclats, Souvenirs liquides ouvre l'enquête et s'engage à saisir méticuleusement la vie. Tonique comme jamais, la poésie de François Turcot oxygène des questions nouvelles, garde un secret - on la sent désir et mystère, persistance et matière. De la cuisine au balcon où un avion fend le ciel, elle est la robe d'un fruit que l'on coupe, en biseau ou en quartiers, et dont on épanche le suc à l'évier. «Puis j'osais la joie revenue - à toute vapeur l'envie d'asperger et de tordre, drainé sou ...
Ils forment une «parade clinquante», ce sont «des armes dangereuses, un baiser / à retardement». Enfants réels ou allégoriques, ils disparaissent sous nos yeux. Pour les attraper au moment crucial, Comment nous sommes nés déploie ses phrases amples, ses vers durs, monnaie qui brille au fond de la fontaine. Suspendus entre ciel et terre, entre deux époques; au bowling, au centre commercial, au ciné-parc, les personnages de ces poèmes arrivent à la fin de leur histoire. Ici où le merveilleux se défigure, ils tentent d'échapper à l'emprise de ceux qui les aimaient. «Qui bat des ailes?» Flottant p ...
Quatrième livre de poésie d’Emmanuel Simard et deuxième titre de la collection « Enluminure », La maison est vivante porte sur le père disparu et sur le fils qui devient père avec tout ce que cela implique de chantiers et de poison dans la gorge. Dans ce livre, le poète explore sa propre paternité, la vulnérabilité qui en découle et la beauté du geste filial. Les photos de Nicolas Lévesque desquelles résonne ...
En 1971 Gérald Godin et les éditions Parti-Pris faisaient paraître On n’est pas des trous-de-cul de Marie Letellier,
un livre tiré d’une thèse d’anthropologie réalisée deux ans auparavant.
Succès immédiat, Jacques Ferron écrit : « On ne saurait passer sous
silence le roman déguisé de Marie Letellier […] un livre qui plaira
parce qu’il est d’ici, et il l’est parce qu’il ne s’éloigne pas du champ
de la parole. » Dans Le Soleil, on le compare aux écrits de
Major, Jasmin, Renaud et Tremblay et s’exclame : « C’est à croire que le
meilleur roman n’est p ...
Elle baigne aux lits des rivières. Le coeur musclé, sans jamais renoncer à rien, elle se construit une maison en dehors de sa bouche, elle devient ruisseau, lac, pluie, fleuve. Vanessa Bell, par cette proposition poétique vive et opulente, rassemble féminité, maternité, sororité et nature sous le signe de l'eau, unies en une même résistance, une même célébration. Nés de cette rage sublime qui agite nos corps, ses mots transportent un puissant vent de courage. De rivières porte ses filles à bout de bras, léguant un chant radieux et son élan décisif. De ri ...
Un cri s'élève en moi qui me transfigure. Le monde attend que la femme revienne au monde comme elle est née telle qu'elle est: femme naissance, femme droite, femme debout, femme puissante. Femme résurgence. Renaissance. Un appel s'élève en moi et j'ai décidé de lui dire oui. Dire oui à ma naissance. Assumer en mon esprit les mémoires qui émergent en même temps que la voix des femmes autochtones se dressent au-dessus de la noirceur ambiante. Les mémoires des blessures, les mémoires de la terre, les mémoires du peuple et de se ...
Ecrit en 1982, cet essai de la poétesse féministe Jan Clausen propose des pistes sur les raisons de l'implication de nombreuses poétesses dans les mouvements féministes des années 1970 et 1980 aux Etats-Unis. Il est suivi d'une anthologie bilingue de poèmes des années 1970 à 2010, signés par des auteures telles que Audre Lorde, Dorothy Allison ou Rita Mae Brown.
Jean-Christophe Réhel poursuit sa trajectoire fulgurante en poésie. À chaque recueil, son art s’affine, ses vers touchent au plus juste et viennent nous bouleverser. Entre la maladie, les brèches de l’espoir et l’amour, c’est avec une imagerie forte, souvent proche du surréalisme, qu’il vient faire éclater son quotidien. Voici comment il décrit ce livre : « On essaye de survivre à la fatigue, on cherche l’espoir en ouvrant une main et tout ce qu& ...
Si j'étais un motel j'afficherais jamais complet sur mon panneau en néon cheap y aurait toujours au moins une maudite lettre de brûlée les gens parleraient de moi en disant c'est pas neuf neuf le matelas était bof mais la literie sentait bon pis au moins c'était propre
52 microrécits fous d’amour, 52 gouttes d’eau qui subliment le quotidien et racontent les cartouches des suicidés de la veille, les oursins cannibales et les nuages gorgés de pluie artificielle. Le poète est ici dans son élément, il jette l’ancre à Québec et mord la fleuve qui le lui rend bien.
Extrait :
L’aube n’appartient qu’à toi, je te l’offre : ses massifs d’oiseaux trois quarts fous, ses nuages longilignes qui n’en ...
Date de parution : Octobre 2019
Éditeur:
DE L'ECROU
Sauvage, vulnérable et lucide, la poésie de Fernand Durepos cisaille quelque part entre la coupe à blanc et l’orfèvrerie, rêve de brillant et de sombre, d’amour, de tout ce dont celui-ci est capable, tant par ses beautés que par ses ombres.
Véhémente, compulsive et acidulée, la poésie directe de Maude Veilleux
est embrassade totale de moments de délire ou de lucidité, désire
changer le monde, mais se meut entre colère et résignation, quand le
langage semble une frontière et non la solution.
Date de parution : Octobre 2019
Éditeur:
MECHE (LA)
Un carnet de courts textes rédigés sous influence de poutine et de rock 'n roll ! Impulsif, irrévérencieux et trash, Baloney suicide est la chronique poétique d'une âme en peine. Colligés dans un petit carnet de création, les textes de VioleTT Pi n'épargnent rien ni personne, à commencer par lui-même. Mais de ces poèmes bâtards et suintants coule néanmoins une grande tendresse qui nous rappelle que « l'amour ne nous veut aucun mal ». Fondamentalement imparfaits et marqués de l'effort du corps, les textes de Baloney suicide témoignent d'une urgence de communi ...
Michel Garneau est un de nos très grands écrivains. Poète, traducteur et dramaturge, il publie depuis 1956. Au fil des ans, son oeuvre poétique, d’une remarquable cohérence, a constamment affirmé une vision du monde à la fois hédoniste et douloureuse. En 1988, Guérin éditeur avait publié ses Poésies complètes 1955-1987, maintenant épuisées. Il nous a semblé que la meilleure façon de faire redécouvrir cette oeuvre importante serait de publier un choix, par l’auteur, des poèmes lui semblant les plus marquants dans ses textes publiés mais aussi parmi ses inédits. ...
« Puis il n'y eut plus que Sudan et Nasima, et Nabiré et Najin, et Najin et Saut donnèrent naissance à Fatu, et Sudan est mort cette année-là, et ils ne furent plus que deux. Deux, et nous étions là, à compter. Et tu parlais, tu continuais de parler, Cassandre, mon amour. Et ma langue morte s'aiguisait sur la pierre noire. »
Date de parution : Novembre 2016
Éditeur:
DE L'ECROU
Impudique, alarmiste et rassurante, la poésie de Marjolaine Beauchamp s'arme de patience, évalue les dommages, témoigne de l'universalité de nos failles, élimine le superflu et met en lumière des détails, des choses simples mais inéluctables qu'on aurait tendance à banaliser; elle est aficionada de nos vulnérabilités.
Date de parution : Janvier 1998
Éditeur:
TYPO
Est-il nécessaire de s'appesantir sur l'actualité constante de ce livre? Miron, d'une autre manière que dans les années cinquante ou soixante, est demeuré un personnage, une légende vivante. Depuis la première parution de L'homme rapaillé, en 1970, il a obtenu tous les prix imaginables, il a été invité partout, a donné d'innombrables entrevues où il devait une fois de plus s'expliquer, et expliquer le Québec.